En prélude aux élections générales de 2026, Amnesty International Bénin et plusieurs organisations partenaires ont tenu, ce mardi 21 octobre 2025, une conférence de presse au Bénin Royal Hôtel de Cotonou. L’objectif , présenter trois outils majeurs de plaidoyer pour la défense des libertés publiques et des droits humains au Bénin.
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Lors de cette rencontre, les participants ont découvert deux plaquettes de plaidoyer — l’une sur la révision du code pénal, l’autre sur le code du numérique — ainsi qu’un manifeste pour les droits humains 2026-2031. Ces documents visent à attirer l’attention des autorités et des acteurs politiques sur la nécessité de garantir un cadre légal plus protecteur des libertés fondamentales. La plaquette consacrée au code pénal appelle à la révision des dispositions qui restreignent le droit de réunion pacifique, tandis que celle dédiée au code du numérique s’attaque aux articles jugés liberticides pour la liberté d’expression et le droit des médias. Quant au manifeste pour les droits humains 2026-2031, il trace les grandes priorités d’action pour les prochaines années en matière de gouvernance démocratique, de justice sociale et de respect des droits fondamentaux.
Concernant le code pénal, le groupe de travail d’Amnesty International Bénin a identifié plusieurs articles jugés problématiques, notamment les articles 237, 238, 239, 240-1 et 241-1. S’agissant du code du numérique, Amnesty International Bénin alerte sur plusieurs articles jugés vagues et ouverts à des interprétations abusives, notamment les articles 527, 550, 553, 557 et 560. L’article 550, qui traite du harcèlement par voie électronique, est particulièrement pointé du doigt pour son imprécision, car il pourrait permettre des dérives dans la distinction entre auteur et simple relais d’une information. Selon l’organisation, certaines dispositions du code actuel peuvent être utilisées pour restreindre la liberté d’expression et intimider les journalistes, blogueurs et citoyens critiques. Amnesty recommande, dans cette optique, de transférer certaines infractions relatives aux médias vers le code de l’information et de la communication, tout en prévoyant des définitions précises et des sanctions proportionnées, conformément aux standards internationaux.
Le troisième document présenté, le manifeste pour les droits humains 2026–2031, vise à inscrire la promotion des droits fondamentaux au cœur du débat public et du processus électoral à venir. Il fixe les grandes priorités pour la période 2026–2031 autour de la liberté d’expression, de la justice sociale, de la participation citoyenne et du respect des droits civiques. Amnesty prévoit d’engager un dialogue soutenu avec les partis politiques et les institutions afin d’obtenir des engagements concrets et mesurables.
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Ces travaux sont le fruit d’une collaboration entre Amnesty International Bénin et plusieurs organisations de la société civile, notamment l’Association des blogueurs du Bénin, Changement Social Bénin et la Maison de la Société Civile, entre autres. Prenant la parole, Dieu-Donné Dagbeto, représentant d’Amnesty International Bénin, a expliqué le sens de cette initiative : « Aujourd’hui, dans le cadre de la célébration de la liberté africaine du Bénin, nous avons voulu rencontrer les médias pour leur présenter d’autres facettes de notre travail. Nous faisons aussi de l’éducation aux droits humains et du plaidoyer auprès des décideurs pour que les préoccupations citoyennes soient entendues et prises en compte », a-t-il déclaré.
La conférence, largement couverte par les médias nationaux, marque une nouvelle étape dans la mobilisation des organisations de défense des droits humains au Bénin. Elle intervient dans un contexte où plusieurs acteurs de la société civile appellent à un cadre juridique plus ouvert, garantissant la pleine participation citoyenne et la libre expression.