Neuly Thècle Abiala a lancé un message fort à la toute la gente féminine. En effet, ses mots assez pointus appellent les femmes à une sorte de prise de conscience et de réveil. La coach de vie et de business, la béninoise Neuly Thècle Abiala croit qu’il est temps pour ses semblables de se remettre en cause par rapport à un certain nombres de choses. Elle rêve véritablement d’un monde où les filles, en pertes de valeurs, retrouvent de l’amour, leur identité et surtout une équilibre.
Voici l’intégralité du message de la coach Neuly Thècle Abiala
A mes soeurs, l’heure est à la remise en cause!
Nous pouvons choisir d’être aveugles et sourdes par rapport aux différents scandales et humiliations à répétition décriés sur la toile ces derniers temps. Mais ce choix nous rattrapera tôt ou tard car nous nous rendons complices de par notre silence. Non pas complices de ces actes abjectes mais complices de leur continuité et pire, de leur aggravation.
Nos soeurs, nos filles sont à la dérive. Elles ont perdu tout repère, toute éthique, toute norme morale, dans un monde où la société les a lâchées, où nous les avons lâchées.
Je vois d’ici vos réactions : je n’y suis pour rien et jamais je ne tomberai si bas. Oui ma soeur, je suis d’accord. Tant mieux si tu as cette chance car tu as grandi dans un monde, dans une Afrique où quand tu essayais d’être ” à la page “, ta mère réagissait et ameutait tout le quartier, les tantes, les grands parents, tes amis et tu restais alignée à tes valeurs, à ton éducation. Tu la trouvais dure, aujourd’hui tu la remercies.
Tu as grandi dans une Afrique où l’adulte représentait une figure moralisatrice et dissuasive, où un simple regard pesait plus lourd qu’une remontrance.
Tu as grandi dans une Afrique où même quand tes parents avaient des divergences, jamais tu ne t’en apercevais car tout était mis en œuvre pour que règne L’harmonie autour de toi afin de préserver ton équilibre émotionnel.
Une Afrique où un professeur pouvait se permettre de contribuer à éduquer un enfant autant que le parent car l’éducation était l’affaire de Tous et la conscience professionnelle existait encore.
Aujourd’hui, toi maman, tu veux être ” plus cool ” que ta mère mais tu n’as pas su trouver l’équilibre entre le bâton et la carotte. Tu es devenue ” la pote ” de ta fille au point de ne plus jouer ton rôle. Tu t’habilles jeune, tu revis ton adolescence et tes rêves enfouis à travers elle, tu lui permets d’utiliser ton maquillage dès le cours primaire, d’aller à l’école en mini short, très mini jupe accentuée par un croq top qui laisse voir son nombril.
Tu travailles, ma soeur, pour survivre à ses besoins et tu rentres fatiguée au point de ne pas pouvoir suivre avec elle ses dessins animés, ses téléfilms et attirer son attention sur les déviances. Elle s’identifie à la téléréalité, oublie la couleur de sa peau, les valeurs de son continent ” dites ringardes” aujourd’hui et tu n’es pas là pour lui rappeler ses racines. Alors ses ailes poussent et elle s’envole vers tous les horizons sans racines profondément ancrées pour la maintenir dans le juste milieu.
Tu couvres ses bêtises pour que les amis, les tantes, les grands parents n’interviennent pas, pour qu’on ne découvre pas les lacunes et tu lui apprends, sans le réaliser, à mépriser l’avis des adultes et toi qui rougissait à la simple pensée de la sanction morale, tu l’as rendue insensible. Elle n’a pas appris l’importance de se bâtir une image, de rester fidèle à ses valeurs, de se respecter et de rester digne dans les difficultés car en ” parents modernes ” , on cache les difficultés. On croit ainsi préserver l’enfant mais hélas, on lui apprend que la vie est facile. On se force à lui faire plaisir pour qu’il ait la belle vie que ses camarades ont sans lui faire comprendre qu’il y a des moments où on peut lui faire plaisir et d’autres non, car dans la vie, tout se mérite.
Les cadeaux faciles ont remplacé les récompenses méritées qui nous rendaient fiers. Et on se plaint que nos filles et fils n’ont pas de fierté, de dignité.
Remettons nous en cause. Avant, ta mère ne laissait pas entrer chez toi, une copine à la moralité douteuse. Aujourd’hui, cette copine fagocite ta fille via internet et tu ne cherches pas à savoir ce qu’elle fait sur son téléphone, dans sa chambre, par souci de préserver son intimité. Que fais-tu de son avenir ? De sa réputation ? De son bien-être ?
Échange avec ta fille. Ne travaille pas ” dur “, maman! Travaille ” mieux ” pour avoir du temps pour elle. Sois ouverte d’esprit pour la laisser se confier mais ne deviens pas sa grande sœur. Tu es sa mère, sa confidente, sa meilleure amie mais SA MAMAN !
Ton couple va mal, des violences verbales, physiques ou morales t’obligent au sacrifice ? Ne crois pas que ta fille est aveugle.
Elle est prête à tout accepter, tout subir pour avoir une vie autre que celle dans laquelle tu t’enfonces soi-disant pour le bien des enfants.
On ne finira pas, tellement y a des choses qui doivent nous interpeler en tant que femme, porteuse et preservatrice de vie, gardienne des valeurs.
l’Afrique n’a pas que de mauvaises valeurs. Elle a fait de toi, l’être fière, digne et remarquable que tu es. Pourquoi la rejeter en bloc si ça nuit à tes enfants ? Sachons faire la part des choses.
Je suis benino- française et tous mes enfants le sont et peuvent étudier gratuitement dans le système français mais je travaille à payer leurs études dans le système béninois pour ne pas les déboussoler, les perdre entre deux mondes diamétralement opposés de par leurs valeurs. Je respecte les valeurs étrangères mais j’aime les miennes, hier, aujourd’hui et demain et je tiens à ce que mes enfants y grandissent car ils sont africains et leur faire croire le contraire, c’est les détruire. Accueillons l’Occident, la Globalisation mais ne nous perdons pas dedans. C’est le partage, les différences, les particularités des uns et des autres qui font la beauté et la richesse de ce monde.
Neuly Thècle ABIALA
Coach de vie et de business
Béninoise, Africaine et fière de l’être
Maman de 3 enfants dont 1 fille donc plus que jamais décidée à travailler à redonner amour, identité et équilibre à nos filles en perte de valeurs