La région de l’Afrique de l’Est est confrontée à « la perspective très réelle » de pluies insuffisantes pour la quatrième saison consécutive, selon l’Organisation météorologique mondiale, une agence de l’ONU. Cette sécheresse historique placerait l’Éthiopie, le Kenya et la Somalie dans une situation d’extrême difficulté, inédite depuis 40 ans.
Démarrée en mars, le début de la saison des pluies, a été particulièrement sec. L’Afrique de l’Est a enregistré des températures plus élevées et des précipitations inférieures à la normale. Ce moment de l’année, du mois de mars au mois de mai, est pourtant connu sous le nom des longues pluies. D’ordinaire il fournit 70% du total des précipitations annuelles.Telle est l’évaluation du Centre de prévision et d’applications climatiques de l’Igad, l’organisation régionale est-africaine en liaison avec l’Organisation météorologique mondiale de l’ONU.
Selon Workneh Gebeyehu, le secrétaire exécutif de l’Igad, ce sont 19 millions de personnes qui sont concernées dans la région, dont 15,5 à 16 millions ayant besoin « d’une aide alimentaire immédiate » : 6 à 6,5 millions en Éthiopie, 3,5 millions au Kenya et 6 millions en Somalie. Dans certaines parties de la Somalie, ajoute-t-il, « la situation est catastrophique ».
Le directeur du Centre de prévision, Dr Guleid Artan, a ajouté quant à lui que « les graves pénuries d’eau et de pâturages entraînent une baisse de la production alimentaire, des pertes importantes de bétail et d’animaux sauvages et une augmentation des conflits liés aux ressources dans la région ». Et tout indique, conclut-il, que la situation risque empirer.